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Descriptif |
Girouette figurant un officier de la garde royale sous Louis XV : en ronde bosse avec une feuile de plomb épaisse, redingote bleue à revers rouges, pantalon blanc, bicorne avec plumet, bottes noires. Le drapeau sert d'empennage.
Dénomination d'usage : Bonhomme Beaujon ou Bonjean (Pourquoi ??)
Hauteur du personnage 1,10 m.
Poids : 50 kg (la légende a fait circuler 80 kg).
Datation : montage en 1816
Lieu : place Saint-Cyr à Issoudun, Indre |
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En 1973, le garde royal est descendu pour une toilette aux bons soins du peintre Jean Leclerc et du couvreur Maurice Laplaine. L'épée est remise, mais du côté droit. |
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L. Molher, 1913, exposé au salon des artistes français en 1923 |
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GIROUETTES et Compagnie - Girouettes remarquables
La girouette soldat à Issoudun (Indre) |
Histoire de la girouette |
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Parmi les différentes versions, prenons celle de Jacques Aulu dans "Les récits du Père Chapon", un feuilleton paru dans l'Eclaireur du Berry de novembre 1882.
"Après 1815, les monarchistes de toutes nuances avaient reconstitué leur parti, (...) A Issoudun on restaure le groupe de maisons qui fait face à la porte de l'église Saint-Cyr (...) Le propriétaire de l'époque, nommé Breton, est l'un des plus gros commerçants de la ville, son père était un ancien officier de la garde de Louis XV, et, en souvenir du bel uniforme de son père, il imagina de placer sur sa maison un bonhomme en girouette avec l'uniforme. Un ouvrier nommé Jugand, dit le Parisien, se chargea de fondre en plomb l'objet désiré depuis tant de temps par M. Breton. La pièce fut coulée et peinte aux couleurs de la livrée. On était embarrassé pour la monter, car elle était lourde (...)Un seul ouvrier s'est offert, Chapon, un fort gaillard, très robuste qui était rentré depuis peu de temps du service militaire. Il s'occupait à servir les maçons, ce qui lui valut le surnom de Chapon le Goujat (...)".
Le jour fixé pour monter le bonhomme fut le mercredi 29 mai, la veille de l'Ascension. M. Breton, le cœur tout en fête, avait fait dresser une table sur des planches et fait apporter quelques brocs de vin pour régaler les ouvriers et ses amis qui étaient accourus (...) Un prêtre prononça une petite harangue à ce sujet, remerciant M. Breton de son amour pour la monarchie car le drapeau blanc tenu par le bonhomme de plomb était couvert de fleurs de lys. Dans son discours, il glorifia le dévoué travailleur qui avait entrepris de monter un fardeau si lourd. " Je n'ai qu'un regret", répondit Chapon, "c'est d'avoir monté un polichinelle semblable habillé en arlequin pour un malheureux écu de 6 francs". |
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Croquis, quatrième album, région du Centre, éditions Jacques Fréal. 1947, planche 16. |
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La pression de l'histoire s'exerçant sur le propriétaire (qui se plie à la volonté du moment pour conserver l'objet), le drapeau blanc fleurdelisé a perdu ses couleurs d'origine.
Comme l'attestent les cartes postales des années trente qui montrent la girouette pencher dangereusement, des travaux de restauration s'avérèrent nécessaires à plusieurs reprises.
Ils entrainèrent quelques modifications. Ainsi, dans le "guide d'Issoudun" de Clément Gourier, paru en 1927, le poinçon de la charpente apparaît habillé d'un épi en zinc, disparu par la suite. |
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Tout se déroule normalement, le Bonhomme Beaujon indique imperturbablement la direction du vent aux Issoldunois. "Il va faire beau temps, dit le poissonnier qui habite en face, car il nous montre son C.." En effet, par vent d'Est, les nuages sont absents le plus souvent.
La girouette fait partie du paysage, et si elle est bien propriété privée, chaque habitant pense qu'il s'agit d'un bien public. |
Coup de tonnerre dans le ciel d'Issoudun, la girouette disparaît au mois de mai 2008. |
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Tout le monde se pose des questions.
Quand a-t-elle disparu et surtout comment est-elle descendue sans laisser de trace ?
Un an se passe, l'espoir de la retrouver s'amenuise. |
Fin avril 2009, le Bonhomme Beaujon refait surface. |
Il a été retrouvé lors de la saisie d'un important lot de produits liés à un trafic de stups centré sur Issoudun. Vol, recel ? Le mystère de la disparition persiste car les personnes interpellées ne disent rien.
La girouette est rendue à son propriétaire fin juillet 2009.
Pendant un an elle est remisée dans une grange.
À la surprise générale la girouette est mise en vente aux enchères publiques le jeudi 25 novembre 2010 à l'Hôtel des Ventes de Châteauroux.
Pour une belle somme, la ville d'Issoudun l'emporte à travers son Établissement Public de Coopération Culturelle. C'est une grande satisfaction pour les amoureux du patrimoine. Le maire, André LAIGNEL, lance immédiatement une consultation près des Issoldunois pour touver le lieu de sa future affectation. Trois bâtiments publics se dégagent de cet appel démocratique : la Maison d'Issoudun et du Berry, le Beffroi et le Musée Saint-Roch.
En attendant, la girouette est confiée à Christian Leduc, M.O.F., ornemaniste-fontainier à Binas (41240), pour restauration.
À son retour, le Bonhomme Beaujon, magnifique, est présenté au public dans le hall de la Mairie. Pour voir article de la NR cliquer ICI
Le 16 mai, la foule se rassemble pour applaudir à l'installation sur la Maison d'Issoudun et du Berry récemment rénovée. voir l'article de la NR en cliquant ICI |
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À deux pas de son ancienne affectation, le soldat girouette, désormais bien public, arbore fièrement le drapeau de la République.
Bel aboutissement, après une aventure rocambolesque,
et volonté de la municipalité de mettre en valeur un élément remarquable de patrimoine. |
Pour consulter les actualités archivées de la ville d'Issoudun, cliquer ICI
Quelques oeuvres d'artistes ayant représenté la girouette en place.
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Roger Aubrun, 1930, exposé au salon national de La Châtre en juillet 1930 |
Fernand Maillaud, place du Marché à Issoudun |
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